Témoignage de Pascale
Eté 2011
Nous sommes arrivés à La Ferme Mahasoa le lundi 18 juillet, avec deux de mes garçons âgés de 14 et 16 ans. Pour ma part, c’est la deuxième visite rendue à ma filleule. Pour Thomas et Thibault ce fut leur premier grand voyage.
Arrivés à Manakara en taxi brousse, nous sommes repartis en minibus le lendemain pour la ferme. Le paysage est grandiose, des milliers de ravinala, arbre emblématique de Madagascar, nous ouvraient leurs bras en signe de bienvenue. Nous avons fait une ou deux haltes pour se ravitailler en fruits, en petits plats préparés par les villageois…
Arrivés sur la piste, je me suis mise à surveiller la campagne pour voir si par hasard je pouvais apercevoir Thérèse, dans mon cœur j’étais sure qu’elle n’était pas loin…
De loin, j’aperçus une jeune fille au bord du chemin. Arrivés à sa hauteur, j’ai su qu’elle était là, elle a couru quelques mètres pour me faire signe, elle aussi savait que nous étions arrivés. Je n’ai pas osé arrêter le bus pour embrasser Thérèse, et nous n’avons fait qu’un grand signe de la main chacune. Mon indécision n’a fait que prolonger l’attente des embrassades au lendemain.
Je n’ai pas beaucoup dormi cette nuit là, je m’en voulais…
La rencontre du lendemain était chargée d’émotions, depuis mon dernier passage il y a tout juste 4 ans, Thérèse et son frère Florent avaient bien grandit. Tout le monde était invité à venir s’assoir dans la case devenue trop petite. Il y avait tant de chose à demander…
Ma filleule est élevée avec son petit frère Florent par leur grand-mère maternelle, une femme travailleuse, digne et fière. J’étais impressionnée, des enfants orphelins qui grandissent aimés et très entourés c’est une réelle chance, il n’y a aucun doute les ingrédients sont présents pour un accompagnement réussi.
Charles était hospitalisé suite à un accident (il va bien maintenant), c’est Victor qui s’est occupé de nous accompagner et traduire lors de nos visites. Sa gentillesse et sa disponibilité en font un pilier incontournable à la ferme. Il nous a trouvé 3 vélos pour faciliter nos trajets au village de Thérèse. Tous les instants se transforment en aventures ! La piste est fréquentée et les vazahas rares, c’est l’occasion de rire un peu…
Après quelques jours, il a fallu penser au retour. En marque de remerciements, la grand-mère m’a offert une poule, ce fut un grand honneur en sachant ce que représente cet animal pour une famille démunie.
Encore quelques photos, et nous sommes repartis sur Manakara, et ensuite rentrés tranquillement en taxi brousse.
Témoignage d’Huguette et René
Notre premier séjour à Madagascar s’est déroulé du 3 au 17 décembre 2007.
Dès la sortie de l’aéroport d’Ivato vers 7h30, nous avons pris un taxi puis un minibus collectif au stationnement des taxis-brousse d’Antananarivo pour Fianarantsoa où nous sommes arrivés dans la soirée.
Le lendemain, de bonne heure, nous avons achetés des billets à la gare de Fianarantsoa pour prendre le train en direction de Manakara. Vu les nombreux arrêts prolongés au cours desquels nous avons pu nous approvisionner en fruits, 11 heures de trajet ont été nécessaires ce jour-là. Au cours de ces arrêts toute sorte de nourriture est proposée par la population locale.
De magnifiques paysages se déroulaient durant notre trajet de la capitale au bord de l’Océan Indien et plus particulièrement lors de la descente des hauts-plateaux en train.
Après une nuit à Manakara, nous avons repris un taxi-brousse pour Ampasimanjeva, notre destination finale. Pour effectuer ce trajet de 72 kms, nous y avons passé une bonne partie de la journée étant donné que le départ s’est effectué, une fois le véhicule bien rempli, en fin de matinée, l’état des routes est très mauvais par endroits ralentissant ainsi le déplacement.
Accueillis à la ferme Mahasoa par Charles, coordinateur du parrainage et Victor, responsable de la ferme, nous étions logés dans une case entourée d’ananas, litchis et papayes. La famille de Victor s’est chargée de préparer les repas.
Le lendemain, accompagnés de Charles, nous sommes allés à pieds à Betampona rendre visite à notre filleule. L’accueil fut très chaleureux. Le jour suivant, nous avons partagé avec notre filleule, le repas de midi à la ferme Mahasoa.
Notre séjour de 6 jours était agrémenté par des baignades au fleuve Faraony, où des nués d’enfants nous entouraient.
Le samedi, 8 décembre a été le jour de la distribution de l’argent provenant des parrainages. Ce jour est l’occasion d’un rassemblement pour l’essentiel féminin.
Les rencontres avec la population, nous ont fait connaître des gens aimables et très chaleureux.
Après quelques jours au bord de l’océan à Manakara, nous sommes retournés en taxi-brousse à Antananarivo pour le retour en France.
Témoignage de Jean-Jacques
Madagascar Printemps 2006
Nous avons profité de la présence de Zoé et Michel Sommerard à Manaka ra pour aller voir nos filleuls. Ce ne fut pas toujours facile, le train de Fianarantsora avait déraillé la veille de notre départ. Mais après quelques péripéties, Michel était là pour nous accueillir dans sa maison de Manakara. Mais nos filleuls habitent Ampasimanjeva, 4h de piste pour déboucher sur un village en bordure du fleuve. Nous nous sommes rencontrés le soir, Jean-Jacques a intimidé son filleul Razomalauy, alors âgé de cinq ans. Quant à Gina, ma filleule, elle a disparu pour revenir avec sa jolie robe rouge.
Le lendemain nous ne sommes pas passés inaperçus auprès des élèves qui ont eu une récréation animée. Mais un temps fort de notre séjour fut certainement l’inauguration d’une nouvelle école. Les enfants ont hissé le drapeau, sous l’oeil attentif de leur maîtresse, alors que les tout-petits attendaient sagement. Les chants et les danses étaient au rendez-vous et la classe décorée pour le banquet, deux zébus en ont fait les frais.
Depuis trois ans, nous recevons des lettres de nos filleuls, nous constatons leurs progrès scolaires et nous espérons pouvoir les rencontrer à nouveau.
Témoignage de Marie : A la rencontre de Gina
Gina a 5 ans et je suis sa marraine depuis l’été dernier. Elle vit à Ampasimanjeva, village perdu au milieu de la forêt à 70 km au nord de Manakara. La rencontrer était l’objectif principal de mon voyage à Madagascar.
J’étais très intimidée et j’avais très peur que ma fille Nahima, 3 ans, ne se comporte mal. En effet depuis le début de notre séjour à Madagascar, elle exprimait ses sentiments avec spontanéité, ce qui me mettait parfois en difficulté. Par exemple « ça pue ici » ou « je ne veux pas aller aux toilettes, c’est trop sale ici » ou encore, « c’est bientôt fini ton rendez vous ? »…
En arrivant à Ampasimanjeva à 600km de la capitale, nous avions été invitées à déjeuner chez Gina et lorsqu’un homme se présenta pour venir nous chercher (à pied) nous ne pouvions pas communiquer et nous ne savions pas que c’était le père de Gina… Nous l’avons néanmoins suivi et il nous a menées à la Mairie. Mr Juin, le maire était également invité pour servir d’interprète.
Nous étions tous aussi intimidés les uns que les autres et personne ne savait trop quoi dire.
Gina n’a pas dit un mot, mais lorsque nous sommes arrivées, Nahima est allée directement vers Gina et lui a longuement tenu la main puis elle l’a prise dans ses bras. Elles avaient la même taille malgré les deux ans de différence d’âge et la même couleur de peau (Nahima est aussi une petite métisse)
Nous avions apporté quelques cadeaux pour Gina, mais ses parents avaient aussi des cadeaux pour NOUS !
Dans cette petite cabane au fond de la forêt, ils nous avaient préparé un festin et des cadeaux. C’était presque gênant.
Je les ai un peu déroutés ensuite en leur demandant si je pouvais leur offrir quelque chose pour Gina ou pour la famille qui leur soit vraiment utile et qui leur fasse vraiment plaisir. Après de longs conciliabules, leur réponse me toucha profondément en tant que militante de l’écologie et des énergies renouvelables… Ils souhaitaient avoir un panneau solaire pour s’éclairer.
C’est M. Juin, le Maire, qui a le plus parlé pendant ce déjeuner mais pour moi, les échanges de regards, de sourires, cette espèce de communication silencieuse entre des personnes à la fois si différentes et si proches, réunies grâce au travail de l’association School dans une volonté de partage et d’espoir… C’était beaucoup plus riche que les paroles que nous aurions pu échanger …
Merci à Michel pour ces moments qui donnent la force de ne pas désespérer.